Rencontre avec Barbara Laveau-Magro, fondatrice d’Adonis Wine
Si elle a grandi dans le bordelais, c’est bien à Paris que Barbara Laveau-Magro exerce désormais toute sa passion du vin à travers Adonis Wine. Elle tient en famille ce bar à vins unique qui met à l’honneur les producteurs régionaux et milite pour une consommation éthique.
Oenovino : Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
B.Laveau-Magro : J’ai terminé mes études de droit l’année dernière et j’avais pour projet avec mon beau-père de monter un bar à vins mais rien n’était vraiment concret. C’était un peu lointain. Puis j’ai revu une amie de longue date à qui j’ai présenté ce projet et qui était partante. A l’époque je travaillais dans un cabinet d’avocat mais leur façon de faire ne me convenait pas. J’ai donc décidé de quitter mon travail, mon amie également, et nous nous sommes lancées ensemble, avec mon beau-père et ma mère. Notre association n’a pas continué mais c’est aujourd’hui une entreprise familiale.
Oenovino : Et d’où te vient cette envie de travailler dans le vin ?
B.LM : Je viens d’un petit village à côté de Saint-Émilion. J’ai toujours eu la chance d’avoir des parents qui m’ont intéressée au vin et à la gastronomie. Depuis toute petite, ils avaient l’habitude de tout me faire goûter. Avec mon beau-père nous avons rapidement fait des dégustations, nous avons aussi des amis qui ont des domaines donc nous allions souvent les visiter. C’est un milieu qui m’a toujours passionnée et dans lequel j’avais envie de travailler.
Oenovino : Parle-nous d’Adonis Wine…
B.LM : Le concept c’est un mois, une région. Nous changeons 80% de la carte tous les mois pour mettre à l’honneur des produits régionaux, que ce soit des mets, des vins ou de la bière.
Oenovino : Pourquoi cette spécialisation dans les accords mets et vins régionaux ?
B.LM : Nous avons cette démarche de mettre en avant des petits producteurs car c’est important de consommer autrement et d’être en partenariat avec des gens qui ont une véritable éthique de travail. C’est aussi l’occasion pour nous de créer une vraie relation de confiance avec eux. Nous en connaissons la plupart personnellement. Nous nous rendons sur les lieux d’exploitation pour comprendre comment ils travaillent, dans quelle atmosphère. C’est un échange très intéressant. Il y a toujours une histoire derrière une cuvée ou un produit et c’est crucial de pouvoir en parler avec nos clients.
Nous organisons régulièrement des rencontres producteurs pour créer la relation la plus courte possible avec le client. Ils viennent au bar à vins présenter leur produit car ce sont eux qui en parlent le mieux, même si nous les connaissons bien entendu très bien car nous fonctionnons vraiment au coup de cœur.
Oenovino : Comment découvrez-vous ces producteurs ?
B.LM : Côté vin, il y en a beaucoup que je connaissais à titre personnel, avant de me lancer dans l’aventure d’Adonis Wine. C’était des produits que j’avais l’habitude de consommer. Il y a aussi beaucoup de recherche sur internet et à partir du moment où je repère un producteur qui me correspond je prends contact avec lui pour expliquer le concept. Ensuite, nous nous déplaçons sur le lieu de production quand c’est possible ou nous essayons de communiquer un maximum à distance. Les salons permettent aussi de gagner du temps. J’y prends énormément de notes pour reprendre contact avec les producteurs une fois que leur région est mise à l’honneur chez nous.
Oenovino : Pourquoi as-tu suivi le WSET ?
B.LM : La personne qui avait une vraie formation en vin était mon amie qui a finalement quitté le projet. Avec ma mère et mon beau-père, nous dégustions plus à titre privé, nous n’avions aucun diplôme. Nous avons donc souhaité nous former pour pouvoir proposer la meilleure sélection de vins possible, en parler avec des termes techniques et animer des dégustations.
Oenovino : Qu’est-ce que cette formation t’a apportée ?
B.LM : Nous avons énormément appris en peu de temps. L’aspect pédagogique est très bien géré. Les explications sont claires et précises, on devient par conséquent nous aussi plus précis sur la dégustation. Avant, je ne me rendais pas forcément compte de l’importance d’avoir un vocabulaire universel. C’est important de connaître ces termes clés pour se comprendre et être compris facilement. D’ailleurs, je suis actuellement en train de réviser pour passer le niveau 3 et continuer d’approfondir mes connaissances.
Oenovino : Parlons vin, as-tu une pépite favorite ?
B.LM : La cuvée Red Socks du Domaine Consolation en Côtes-du-Roussillon. C’est un 100% Carignan très intéressant car absolument pas caractéristique de ce qui se fait dans la région. On est sur un vin extrêmement fruité, assez fort en alcool mais délicat en bouche.
Oenovino : Pourrais-tu nous citer un vin qui t’as marqué ? Un autre que tu aimerais déguster ?
B.LM : J’ai découvert le Tokaj pendant le WSET et ça a été une révélation. Ses arômes d’abricot sont incroyables et font que ce vin sort de l’ordinaire. Et on va tomber dans les classiques, mais j’aimerais beaucoup déguster un Petrus. Ce n’est pas le genre de bouteille que l’on a l’habitude d’avoir à notre portée donc on en rêve forcément.
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